Préambule : Historiquement, notons d’abord que le Saint-Siège entérine la création d’un nouveau diocèse en 1889 dans l’Est ontarien. Le titre attribué en 1890 par Mgr Cleary du Diocèse de Kingston fut celui de : Diocèse d’Alexandria. L’objectif visé à cette époque était nul autre que « de damer le pion aux expansionnistes canadiens-français de tout acabit (1). » Ainsi, la quête d’un groupe de francophones d’Alexandria pour la création d’une nouvelle paroisse répondant à leur besoin de la foi catholique dans leur langue exigea de nombreux efforts. 

Historique de la paroisse

Depuis 1885, les familles, toujours de plus en plus nombreuses dans la région, demandent un prêtre francophone pour célébrer la messe dans leur langue à St-Finnan’s. L’évêque Mgr Alexander Macdonell n’a pas l’intention de céder facilement. Des pétitions se suivent et forcent la main à l’évêque. Néanmoins, le prêtre francophone sera remplacé à plusieurs reprises à la demande de Monseigneur. Finalement en 1904, plus de deux cents familles continuent à faire pression auprès de leur nouvel évêque, Mgr William Andrew Macdonell qui répondra avec une plus grande ouverture. En 1908, les Canadiens français organisent un pique-nique rassemblant plus de 5000 participants et recueillent une première mise de fonds de 2372$ (2). Les levées de fonds se suivent et le 13 juin 1909, l’Évêque William Macdonell, lors d’une réunion des francophones à St-Finnan’s, accepte la construction de l’église et détermine le choix du patron, soit le Sacré-Cœur de Jésus. Notre paroisse du Sacré-Cœur verra donc le jour en cette année 1909.

La bataille du consentement était gagnée, mais non pas la construction. Dès 1909, l’achat du terrain, le contrat de la construction d’une église de style gothique et les travaux furent amorcés. L’hiver imposa une période de relâche, mais aux premiers signes du printemps l’évêque Macdonell célèbre une première messe pontificale pour bénir la pierre angulaire sur le premier plancher. La construction continue de plus bel et « le 25 décembre 1910, la première messe est célébrée dans notre église (3) par le curé Dulin, avec des madriers comme bancs, puisqu’ils n’étaient pas encore prêts. 

De nombreuses autres étapes durent être franchies, entre autres : l’achat du terrain du cimetière de M. Hilaire Lalonde en 1911, la bénédiction et l’installation des trois cloches du carillon en 1914 que vous entendez encore aujourd’hui. En 1940 et 41, les paroissiens viennent avec leurs chevaux creuser le sous-sol pour y construire la salle paroissiale. En 1949, un nouveau presbytère est construit. 

Les années 50 couronnent l’apogée de notre paroisse avec plus de 400 familles qui participent à son essor. Les congrégations de religieux et de religieuses dispensent une éducation de qualité à nos enfants dans de nouvelles écoles récemment construites.  Les associations de laïcs pullulent et offrent de nombreux événements aux paroissiens. C’est l’âge d’or de la paroisse. 

Avec l’éclatement des valeurs et de la famille à partir des années 60, la paroisse verra son influence diminuer peu à peu. Il faut se recadrer, revoir les méthodes de fonctionnement, essayer de nouvelles façons de faire et revisiter la pratique religieuse. Malgré les nombreux défis, les paroissiens conservent la foi et l’espérance dans le message de notre Seigneur Jésus-Christ et travaillent avec humilité à l’épanouissement de la Paroisse du Sacré-Cœur, aujourd’hui et demain. 

-Jean-Claude Larocque

(1) Choquette Robert, De la Controverse à la Concorde, p.35
(2) Paroisse Sacré-Cœur, Souvenir 75, p.3
(3)  Ibid., p.4

Références :
Choquette Robert, De la Controverse à la Concorde, Éditions Interligne, Ottawa, 1990, 124 pages.

Collaboration dirigée par Francine Richer et Pauline Valade, Paroisse Sacré-Cœur, Souvenir 75, Alexandria, 1985, 96 pages

Collaboration dirigée par Carole Larocque, Ontario 400. Célébrer, Nous rassemble!, Terre de mémoire et fleur d’avenir, Glengarry, 2015, 65 pages.